Thèmes de recherches du LRC



ÉLECTROMAGNÉTISME : calculs de SER
OPTIQUE NON-LINÉAIRE : équations de Maxwell-Bloch
SIMULATIONS DE PLASMAS ATMOSPHÉRIQUES
ÉMISSION ÉLECTRONIQUE PAR EFFET DE CHAMP
ÉQUATION DE FOKKER-PLANCK
MODÉLISATION CINÉTIQUE DE LA TURBULENCE FLUIDE



Télécharger le rapport d'activité de l'année 2001 (au format postscript) de l'équipe électromagnétisme et de l'équipe transport du laboratoire MIP.



* ÉLECTROMAGNÉTISME : calculs de SER

Les codes de résolution par équations intégrales sont devenus ces dernières années un outil privilégié dans la simulation numérique de la diffraction des ondes électromagnétiques, suite essentiellement au traitement rigoureux qu'ils permettent dans les situations les plus générales. Leurs limitations se situent à l'heure actuelle, de façon principale, au niveau des problèmes présentant des données d'échelles multiples (par exemple, cas d'un fil métallique traversant une interface entre deux matériaux diélectriques ou présence de détails influant sous certaines incidences de facon notable sur la réflectivité radar (SER)) et des problèmes ayant une grande taille consécutive à un fonctionnement en haute fréquence.

La stratégie, adoptée dans le cadre de ce programme de recherche, vise précisément à essayer de repousser les limitations précédentes. Elle fait suite à des efforts qui ont été effectués ces deux dernières années, par le laboratoire et le CEA, dans la maîtrise et l'utilisation des techniques de résolution par la méthode multipôle. Rappelons que cette méthode est un procédé très élaboré de calcul rapide du produit matrice-vecteur intervenant dans une résolution par équation intégrale des équations de Maxwell en régime harmonique. Elle doit ainsi être couplée à des procédés efficaces de résolution de systèmes linéaires par des méthodes itératives. Le CEA a développé cette technique dans le cadre de la résolution par les Equations Intégrales de Després pour lesquelles la convergence du procédé itératif est assurée de façon théorique et qui permettent de traiter des conditions aux limites compliquées. Le laboratoire MIP a développé une compétence sur cette méthode et poursuit des études sur des approximations microlocales (conditions de rayonnement sur la frontière de précision élevée) qui permettent d'obtenir des formulations bien adaptées à une résolution itérative et une approximation initiale de la solution de bonne qualité.

Les directions de recherche identifiées, qui pourront faire l'objet d'actions successives, sont classées ci-dessous par ordre prioritaire :




* OPTIQUE NON-LINÉAIRE : équations de Maxwell-Bloch

La réponse non linéaire de la matière à une excitation optique peut s'effectuer au niveau microscopique en couplant les équations de Maxwell pour la propagation de l'impulsion lumineuse aux équations de Bloch pour la matière. Celle-ci modélise l'évolution des populations d'électrons sur les différents niveaux d'énergie des atomes ainsi que celle des cohérences quantiques entre ces différents. Ces équations sont très précises sur le plan de la modélisation physique, mais elles sont en revanche très coûteuses en temps calcul. Des modèles macroscopiques beaucoup plus simples, utilisant des permittivités diélectriques non linéaires sont couramment utilisés dans la pratique. On sait néanmoins qu'ils sont inaptes à rendre compte de certains phénomènes, notamment lorsque la dynamique quantique des cohérences joue un rôle important. Le programme de travail vise à développer un code performant de résolution des équations de Maxwell-Bloch bidimensionnelles sur maillage non structuré. Ce code, dont le développement a été entrepris dans le cadre de la thèse de D. Reignier au CESTA (soutenue en mars 2000), doit être validé et optimisé. Il sera ensuite utilisé pour cerner le domaine de validité et d'utilisation des modèles macroscopiques dans leurs différents contextes d'application. Dans un premier temps, l'application visée sera les cristaux à non-linéarité quadratique, tels le KDP, et la conversion de fréquence.



* SIMULATIONS DE PLASMAS ATMOSPHÉRIQUES

Il s'agit d'étudier l'évolution d'une couche de plasma dense formée dans la partie équatoriale de l'ionosphère à une altitude comprise entre 100 et 500 km. Dans certaines configurations, cette couche de plasma est instable vis à vis de l'instabilité en dérive de gradient (ou instabilité ExB). Il en résulte la formation de bulles de plasma de tailles de plus en plus petites (striations), qui confèrent à l'écoulement de plasma un caractère turbulent. Sur le plan numérique, la simulation d'un tel phénomène est coûteuse car la résolution est limitée par le phénomène de diffusion numérique. Une simulation précise de la dynamique de ces striations nécessite donc des maillages extrêmement fins.

Le programme de travail vise dans un premier temps à cerner le domaine de validité des modèles couramment utilisés (notamment le modèle de type dynamo) et bien comprendre la nature physique des approximations sur lesquelles ils sont fondés, en comparaison de modèles plus complets comme le modèle MHD ou Euler-Maxwell. Dans un second temps, des modèles spécifiques prenant en compte la turbulence induite par l'instabilité ExB seront établis en s'inspirant de l'approche statistique de la turbulence en mécanique des fluides. On recherchera notamment un système d'équations régissant le champ électrique turbulent engendré par ces instabilités. Des développements théoriques (recherche de valeurs numériques adéquates des constantes de diffusion turbulentes) ainsi que numériques viseront à quantifier et valider le modèle. Les développements numériques seront effectués en étroite collaboration avec les équipes intéressées du CEA afin que l'interface avec les codes du CEA en soient facilitée.



* ÉMISSION ÉLECTRONIQUE PAR EFFET DE CHAMP

Ce projet a pour but de faire progresser la modélisation physique et numérique de l'émission électronique par effet de champ, à partir des cathodes généralement utilisées dans les injecteurs des faisceaux : cathodes velours, cathodes à réseau de pointes, etc.

Un premier axe d'étude est l'utilisation des techniques d'homogénisation pour modéliser l'émission électronique par des cathodes à pointes. Ces cathodes présentent un réseau régulier de protubérances appelées pointes. L'augmentation locale du champ électrique due à la pointe renforce l'émission par effet de champ et permet d'extraire un courant très intense. Dans cette collaboration, des lois d'émission « équivalentes » seront recherchées à l'aide de techniques d'homogénisation, prenant avantage du caractère régulier du réseau de pointes présent sur la cathode. Ces lois équivalentes devraient permettre d'éviter une résolution numérique à l'échelle de la période du réseau de pointes et contribuer ainsi à une réduction du temps de simulation. Leur mise en oeuvre numérique sera effectuée dans le cadre des méthodes particulaires, notamment celles développées au CEA.

Un deuxième axe d'études concerne le phénomène d'érosion explosive caractérisant le fonctionnement d'une cathode velours. L'explosion du matériau de la cathode produit un plasma chaud et dense au voisinage de la cathode. Ce plasma se détend progressivement dans l'intervalle cathode-anode. Il constitue un milieu extrêmement conducteur. A l'interface plasma-vide, des électrons sont émis et accélérés par la différence de potentiel cathode-anode. Ainsi, l'interface plasma-vide constitue-t-elle la véritable cathode « virtuelle » du dispositif. Au fur à mesure de la détente de ce plasma, la distance entre la cathode virtuelle et l'anode diminue, augmentant du même coup la valeur du courant d'émission de Child-Langmuir (qui est inversement proportionnelle au carré de la distance cathode-anode). Le programme d'étude vise à développer un ensemble d'outils (modèles et méthodes numériques) pour l'étude de cette situation. En particulier, la détente du plasma créé par l'explosion de la cathode sera modélisée et simulée. Divers modèles seront envisagés, notamment mono-fluide (un seul fluide pour l'ensemble des espèces en présence) ou bi-fluide (un fluide spécifique pour chaque espèce : ions ou électrons). Dans le cadre de chaque modèle, la dynamique de l'interface plasma-vide sera précisée. Enfin, l'émission d'électrons à l'interface plasma-vide en direction de l'anode sera prise en compte et interfacée avec un code particulaire décrivant la dynamique de ces électrons.



* ÉQUATION DE FOKKER-PLANCK

Dans ce thème, il s'agit de proposer de nouveaux modèles macroscopiques susceptibles de fournir des approximations de l'équation de Fokker-Planck à un coût numérique raisonnable. On explorera notamment des approches basées sur des versions Fokker-Planck du modèle de collision BGK-ellipsoidal, et sur des développements de Chapman-Enskog utilisant ces opérateurs. L'objectif est d'obtenir des modèles reproduisant de manière suffisamment fiable les caractéristiques macroscopiques essentielles de l'équation de Fokker-Planck physique (temps de relaxation de l'énergie, de l'anisotropie du tenseur des pressions, etc). Les développements viseront à valider ces modèles en comparaison de simulations directes du modèle de Fokker-Planck.



* MODÉLISATION CINÉTIQUE DE LA TURBULENCE FLUIDE

On s'intéressera à une nouvelle approche développée par l'équipe de MIP et consistant en une modélisation de la turbulence fluide par l'intermédiaire d'équations cinétiques. L'objet de cette collaboration concerne la validation des modèles proposés par le biais d'une confrontation avec un certain nombre de cas tests répertoriés dans la littérature et représentatifs des situations physiques courantes. Les développements ultérieurs consisteront à prendre en compte la compressibilité, les mélanges multi-espèces réactifs ou non, et l'anisotropie de la turbulence